Russie : La justice muselle les critiques des Pussy Riot contre le pouvoir de Poutine

<p>C’est un nouveau coup porté contre les voix dissidentes au régime de <a href="https://www.20minutes.fr/monde/4190033-20251206-cour-penale-internationale-exclut-juger-netanyahou-poutine-absence">Vladimir Poutine</a>. La justice russe a qualifié lundi le groupe punk contestataire <a href="https://www.20minutes.fr/monde/pussy_riot/">Pussy Riot</a> d&#x27;« organisation extrémiste » et a interdit « ses activités dans la Fédération de Russie », a indiqué un tribunal de Moscou sur Telegram.</p><p>Le collectif féministe s’oppose depuis des années au maître du Kremlin à travers des œuvres artistiques percutantes. Il s’est notamment fait connaître en 2012 avec une « prière punk » demandant à la vierge Marie de « chasser » le président russe, chantée dans la cathédrale du Christ-Sauveur de Moscou.</p><h2>Une longue répression</h2><p>La décision du tribunal était attendue par les membres du groupe. « Ces idiots y travaillent depuis des années, au moins depuis 2012 », avait ainsi écrit Nadia Tolokonnikova dans un message publié dimanche sur le compte X du groupe, accompagné d’un extrait d’une interview donnée en 2012 depuis une colonie pénitentiaire où elle avait été envoyée après avoir été condamnée à deux ans de détention pour avoir participé à la « prière punk ».</p><figure><iframe title="Si l’Europe veut la « guerre » avec la Russie, « nous sommes prêts », prévient Vladimir Poutine" width="100%" height="100%" src="https://www.ultimedia.com/deliver/generic/iframe/mdtk/01357940/zone/1/src/3sx5uq5/showtitle/1/" frameborder="0" scrolling="no" marginwidth="0" marginheight="0" hspace="0" vspace="0" webkitallowfullscreen="true" mozallowfullscreen="true" allowfullscreen="true" allow="autoplay" referrerpolicy="no-referrer-when-downgrade"></iframe></figure><p>Recherchée par les autorités russes, Nadia Tolokonnikova a dénoncé lundi dans un communiqué du groupe une décision judiciaire « conçue pour effacer jusqu’à l’existence même de Pussy Riot de l’esprit des Russes ». La qualification par la justice permet en effet de mobiliser un large arsenal juridique pour museler toute critique à l’égard du pouvoir en Russie.</p><p>« Posséder une cagoule (rose, un symbole du groupe), avoir notre chanson sur votre ordinateur ou aimer l’un de nos posts pourrait conduire à une peine de prison. Pussy Riot est devenu, de fait, &quot;celles dont on ne peut pas prononcer le nom&quot; en Russie », a déclaré la fondatrice du collectif. Nadia Tolokonnikova, qui qualifie Vladimir Poutine de « sociopathe vieillissant » et affirme que « dans la Russie d’aujourd’hui dire la vérité est extrémiste. Qu’il en soit ainsi – nous sommes donc de fières extrémistes ».</p><h2>Les membres des Pussy Riot en exil</h2><p>Les Pussy Riot, dont plusieurs membres ont été condamnés à de la prison pour leur activisme et vivent aujourd’hui en exil, s’opposent également à <a href="https://www.20minutes.fr/monde/ukraine/4191614-20251215-guerre-ukraine-trump-engage-garantir-securite-kiev-sous-marin-russe-prend-maree">la guerre de la Russie contre l’Ukraine</a>. En 2021, Maria Aliokhina, menacée d’une peine de prison, avait par exemple réussi à quitter clandestinement la Russie déguisée en livreuse de repas.</p><p>Alexeï Knedliakovski, membre du collectif depuis 2011, a pour sa part estimé lundi dans le communiqué que la décision du tribunal « ne pouvait signifier qu’une chose : j’avais extrêmement raison de choisir cette voie – la voie des valeurs humaines traditionnelles : liberté, amour et égalité ».</p><figure><a href="https://www.20minutes.fr/monde/russie/">Notre dossier sur la Russie</a></figure><p>Le groupe rejoint désormais sur la liste russe des « terroristes et extrémistes » : le mouvement anticorruption de l’opposant mort en prison Alexeï Navalny, la compagnie Meta, et le « mouvement international LGBT ».</p>