« Pas des animaux de moindre valeur »... Les amis des poissons portent plainte contre le loup « mal aimé » d’Intermarché

<p>Intermarché s’est payé un buzz mondial grâce à sa publicité racontant <a href="https://www.20minutes.fr/societe/4191758-20251216-intermarche-milliard-vues-president-thierry-cotillard-abasourdi-succes-publicite">l’histoire d’un loup mal aimé</a>, décidant de devenir <a href="https://www.20minutes.fr/dossier/vegetarien">végétarien </a>pour se faire accepter par les autres <a href="https://www.20minutes.fr/planete/animaux/">animaux </a>de la forêt. Si le film a été largement salué, il ne fait cependant pas l’unanimité, notamment auprès de l’ONG de défense des océans, Bloom, irritée par un détail. </p><p>Ce mardi, l’ONG Bloom a annoncé avoir déposé une plainte auprès du jury de déontologie publicitaire de l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité contre le « contre le conte de Noël publicitaire d’Intermarché ». Une plainte de 18 pages, que <em>20 Minutes</em> a pu consulter, demandant à ladite Autorité de déclencher « une procédure d’urgence » pour « faire retirer les plans de poisson » présents dans le film.</p><figure><iframe title="Seconde jeunesse pour “Le Mal-aimé” de Claude François" width="100%" height="100%" src="https://www.ultimedia.com/deliver/generic/iframe/mdtk/01357940/zone/1/src/3smkq05/showtitle/1/" frameborder="0" scrolling="no" marginwidth="0" marginheight="0" hspace="0" vspace="0" webkitallowfullscreen="true" mozallowfullscreen="true" allowfullscreen="true" allow="autoplay" referrerpolicy="no-referrer-when-downgrade"></iframe></figure><h2>Un végétarien ne doit pas manger de poisson</h2><p>L’ONG déplore en premier lieu le traitement différent qui est réservé aux poissons par rapport aux autres animaux dans la pub, notamment le fait qu’ils ne sont « pas humanisés ». Selon Bloom, les poissons sont présentés « comme des animaux de moindre valeur, ne justifiant ni attachement, ni considération » alors qu’ils devraient être « pris en considération au même titre que les autres animaux ».</p><p>Bloom estime par ailleurs que la publicité en question véhicule des « messages erronés ou ambigus » sur le « bien manger » et le « végétarisme ». En effet, selon les plaignants, « le végétarisme ne saurait passer par la consommation de poisson en substitution à la viande ». En clair, l’ONG conteste le message qu’elle juge implicite de la pub qui serait : « si vous êtes végétarien, vous pouvez manger du poisson ». </p><p>Si l’on s’en tient à la simple <a href="https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/v%C3%A9g%C3%A9tarisme/81259">définition du dictionnaire</a>, Bloom est dans le vrai puisque le végétarisme exclut la consommation de « toute chair animale » mais admet celle « d’aliments d’origine animale comme les œufs ». Au contraire du végétalisme qui, lui, exclut tout aliment d’origine animale.</p><h2>Un message mensonger selon l’ONG Bloom</h2><p>Mais les défenseurs des océans ne s’arrêtent pas à cette nuance pour qualifier la pub d’Intermarché de « mensongère », affirmant que le message de la pub « comporte un message induit mensonger sur l’abondance des poissons », « banalise » la pêche au chalut et minimise « ses impacts environnementaux ». Bloom estime aussi que l’encouragement à « mieux manger » ne correspond « ni [à] l’offre de produits alimentaires de l’annonceur, ni [à] ses orientations stratégiques ».</p><figure> </figure><figure><a href="https://www.20minutes.fr/dossier/publicite">Notre dossier sur la publicité</a></figure><p>Après celle de l’auteur de livres de jeunesse qui voyait dans cette pub <a href="https://www.telerama.fr/enfants/le-loup-mal-aime-d-intermarche-est-il-largement-inspire-de-celui-de-l-auteur-jeunesse-thierry-dedieu-7028814.php">un plagiat de son œuvre</a>, cette nouvelle polémique n’entache toutefois pas le succès du conte de Noël d’Intermarché. Il cumule, toutes plateformes confondues, plus d’un milliard de vues, fait l’objet de trends et même de tentatives de récupération par d’autres grandes marques. Un loup pas si « mal aimé ».</p>