Tromelin, Clipperton, Hunter et Matthew… Ces îlots méconnus sont français, mais leur appartenance est contestée

Published 2 hours ago
Source: 20minutes.fr
Tromelin, Clipperton, Hunter et Matthew… Ces îlots méconnus sont français, mais leur appartenance est contestée
<p>Clipperton, Tromelin… S’ils sont inhabités et ne s’étendent parfois pas plus que sur 1 km2, ces gros cailloux français situés dans l’océan Indien ou <a href="https://www.20minutes.fr/dossier/pacifique">Pacifique</a> ont pourtant toute leur importance dans l’économie du pays. Leur appartenance, elle, est régulièrement contestée.</p><p>Lundi, ce sont Hunter et Matthews, deux îlots volcaniques au large de la <a href="https://www.20minutes.fr/dossier/nouvelle-caledonie">Nouvelle-Calédonie</a> qui étaient au cœur d’un débat territorial. « Certaines expressions récentes relatent de fausses informations selon lesquelles la France serait sur le point de remettre en cause sa souveraineté sur les îles de Matthew et Hunter », a élucidé jeudi le ministère français des Affaires étrangères à la suite de certains propos tenus par la droite et <a href="https://www.20minutes.fr/dossier/extreme_droite">l’extrême droite</a>. Ils laissaient entendre que la délégation française du Quai d’Orsay, en déplacement dans la capitale du <a href="https://www.20minutes.fr/dossier/vanuatu">Vanuatu</a> fin novembre, était sur le point de renoncer à la souveraineté de la France sur les deux îlots.</p><figure><iframe width="100%" height="100%" src="https://www.ultimedia.com/deliver/generic/iframe/mdtk/01357940/zone/1/src/xqxq8lz/showtitle/1" frameborder="0" scrolling="no" marginwidth="0" marginheight="0" hspace="0" vspace="0" webkitallowfullscreen="true" mozallowfullscreen="true" allowfullscreen="true" allow="autoplay" referrerpolicy="no-referrer-when-downgrade"></iframe></figure><p>« Que ce soit bien clair : la souveraineté nationale ne se négocie pas, ni ne s’abandonne. Les Français n’attendent pas du pouvoir macroniste qu’il dépèce dans leur dos nos territoires d’Outre-mer, véritables leviers de puissance, d’influence et de développement économique, mais qu’il se donne les moyens de les protéger et de les défendre », avait écrit lundi <a href="https://www.20minutes.fr/politique/marine-le-pen/">Marine Le Pen</a> sur son compte X.</p><h2>Zones économiques exclusives</h2><p>Mais pourquoi un tel engouement sur ces gros tas de sable et de roches ? Bien qu’inhabitées « le premier objectif d’une administration de ces îles est d’affirmer leur appartenance à la France », explique François Garde auteur de <em>L’administration des îles françaises</em>. Mais « la véritable richesse est en mer », précise-t-il dans <a href="https://droit.cairn.info/revue-francaise-d-administration-publique-2002-1-page-59?lang=fr&tab=texte-integral#s2n2">son écrit</a>. Une valeur océanique qui crée des tensions.</p><p>Dans le Pacifique Nord, la souveraineté française sur îlot de Clipperton est reconnue par le Mexique depuis 1959, bien que ce bout de terre s’avère être plus proche de Mexico que de Papeete. Mais le pays conteste toujours sa <a href="https://www.20minutes.fr/monde/3169455-20211110-oceans-pays-plus-grand-domaine-maritime-monde">zone économique exclusive (ZEE)</a> qui permet à la France de contrôler et d’exploiter 435.331 km2. Un atout de taille pour la France puisque cela représente plus que la ZEE métropolitaine.</p><p>Même problématique à Tromelin, un banc de sable de 1,5 km de long sur 0,7 km de large, situé à l’ouest de Madagascar et appartenant aux îles Eparses. Malgré sa superficie, l’île possède une ZEE de 280.000 km2 et sa nationalité est contestée. « La France la considère comme l’une de ses &#x27;&#x27;îles Eparses&#x27;&#x27;, alors que Maurice en revendique la souveraineté, depuis 1976 », indique un <a href="https://www.senat.fr/rap/l12-143/l12-1430.html#toc4">rapport sénatorial</a> de 2012 qui visait à autoriser l’approbation d’un accord-cadre entre le gouvernement de la République française et le gouvernement de la République de Maurice. Signé sous la présidence de <a href="https://www.20minutes.fr/politique/nicolas_sarkozy/">Nicolas Sarkozy</a>, l’accord n’est jamais entré en vigueur.</p><h2>Histoire coloniale</h2><p>Les îles Eparses restantes, situées dans le canal du Mozambique, font quant à elles l’objet de tensions avec <a href="https://www.20minutes.fr/monde/4179589-20251016-coup-etat-madagascar-president-militaire-investi-union-africaine-suspend-pays">Madagascar</a> et les Comores mais d’autres raisons entrent en jeu. En 1896, les cinq îlots inhabités (dont Tromelin) et l’île malgache deviennent des colonies françaises. En 1960, Madagascar obtient son indépendance mais la France garde son contrôle sur les îles Eparses. En 2007, elles sont rattachées aux terres australes et antarctiques françaises (TAAF) qui permettent à la France de bénéficier des ZEE autour de ces îles. La France, garde ainsi la main sur plus de la moitié du canal du Mozambique connu pour être un important point de passage du transport maritime international et pour ses ressources en hydrocarbures.</p><p>En juillet dernier, <a href="https://www.20minutes.fr/monde/4162063-20250704-desaccord-madagascar-france-reaffirme-souverainete-iles-eparses">les deux pays ont reconnu</a> « l’existence d’un différend sur la question de la souveraineté » et une « volonté sincère » de coopérer sur des sujets tels que la protection de la biodiversité ou la recherche scientifique. La France a réaffirmé que sa souveraineté sur les îlots Europa, Juan de Nova, Bassas da India, Glorieuses et Tromelin n’était pas discutable puisque ces derniers ont été découverts sans population résidente. Madagascar estime de son côté que la souveraineté française aurait causé des « dommages » pour lesquels elle exige désormais une indemnisation.</p><figure> </figure><figure><a href="https://www.20minutes.fr/dossier/madagascar">Notre dossier sur Madagascar</a></figure><p>La France possède d’autres îlots inhabités, les <a href="https://www.20minutes.fr/loisirs/4015140-20221223-faune-terres-australes-antarctiques-francaises">îles Australes</a> (Saint-Paul, Amsterdam, l’archipel Crozet, les Kerguelen) situées dans l’océan Antarctique. Leur appartenance française n’est pas contestée.</p>