<p>James Cameron nous l’avait affirmé en 2019 au moment de la sortie du premier <em>Avatar</em> : la 3D relief allait être l’avenir du cinéma et on allait voir ce qu’on allait voir. Le procédé n’a pas vraiment pris. « Peut-être tout simplement parce qu’on n’avait pas besoin que l’expérience de cinéma soit différente de ce qu’on connaît déjà », analyse Gauthier Jurgensen, journaliste au quotidien corporatif en ligne <em><a href="https://www.satellifacts.com/">Satellifacts</a></em>. Ces procédés gadgets comme la 4DX peuvent être amusants mais on en a vite atteint les limites ».</p><figure><iframe title="Avatar « Fire & Ash » : James Cameron admire le jeu d'actrice de Zoe Saldaña" width="100%" height="100%" src="https://www.ultimedia.com/deliver/generic/iframe/mdtk/01357940/zone/1/src/3suzrrf/showtitle/1/" frameborder="0" scrolling="no" marginwidth="0" marginheight="0" hspace="0" vspace="0" webkitallowfullscreen="true" mozallowfullscreen="true" allowfullscreen="true" allow="autoplay" referrerpolicy="no-referrer-when-downgrade"></iframe></figure><p>Pourtant, sur le papier, la 3D est tentante. L’idée de s’immerger totalement dans les profondeurs du film fait rêver. La réalité du procédé n’a visiblement pas été à la hauteur des attentes du public et est doucement tombé aux oubliettes jusqu’à la sortie d’<em><a href="https://www.20minutes.fr/arts-stars/cinema/4191334-20251216-merci-avatar-cendres-sang-tres-tres-grand-spectacle">Avatar : de feu et de cendres</a></em>, actuellement en salle, peut relancer la tendance.</p><h2>Un peu d’histoire</h2><p>La 3D, les créateurs s’y sont essayés dès l’invention du cinéma et même avant. Un nouveau pic de popularité a pointé dans les années 1950 avec des films comme <em>La Créature du lagon noir</em> de Jack Arnold en 1954 ou <em>Le Crime était presque parfait</em> d’Alfred Hitchcock, la même année. L’idée, à l’époque, était d’apporter plus que la télévision qui était censée dévorer les salles de cinéma à la vitesse de l’éclair. Les cinéphiles se sont amusés un moment avec ce procédé pas toujours très au point avant de passer à autre chose. Un rare contre-exemple est le sublime <em><a href="ht</em>tps://www.20minutes.fr/cinema/842188-20111214-hugo-cabret-hommage-scorsese-melies">Hugo Cabret </a>(2011) de Martin Scorsese dont le relief tutoie la magie de l’œuvre de Georges Méliès à qui il rend hommage avec des plans-séquences vertigineux.</p><figure><a href="https://www.20minutes.fr/arts-stars/cinema/">Notre rubrique cinéma</a></figure><p>En 2019, <a href="https://www.20minutes.fr/dossier/james-cameron">James Cameron</a> a conçu<em> Avatar </em>pour être projeté en 3D. Il a attendu que la technique sous au point pour la lancer », explique Alexandre Poncet, documentariste et rédacteur en chef de <em><a href="https://ww</em>w.mad-movies.com/">Mad Movies Classics </a>dont « Les Mondes de James Cameron » est actuellement en kiosque. Cela explique pourquoi même les films que le réalisateur a « gonflés » en relief plus tard comme <em>Titanic </em>ou <em>Terminator 2</em> tiennent la route. « James Cameron les a pensés en 3D mais il n’avait pas les moyens de concrétiser sa vision avant. Il a une vraie passion et une connaissance pointue de la 3D et ne la considère pas comme un gadget », insiste Alexandre Poncet.</p><h2>Quand la 3D vire au procédé</h2><p>Et c’est là que le bât blesse pour d’autres longs métrages. « Devant le succès du premier <em>Avatar</em>, les studios se sont dit que, ce qui avait marché, c’est la 3D, explique Gauthier Jurgensen. Et ils l’ont appliquée à tout et n’importe quoi ». Des films étaient alors artificiellement gonflés en postproduction alors qu’ils n’avaient du tout été prévus pour être vus en relief « C’était d’autant plus délirant que certains des réalisateurs concernés n’aimaient pas la 3D et se la voyaient imposer contre leur gré », insiste Alexandre Poncet. La déception qui a suivi certaines de ces sorties, comme <em><a href="https://www.20minutes.fr/arts-stars/cinema/">Le Choc des titans</a></em> de Louis Leterrier, a sérieusement nui à la cause de la 3D.</p><p>« Certains films ne sont tout simplement pas faits pour être vus ainsi ce qui ne veut pas dire qu’ils ont mauvais, ni réservés à un public élitiste, insiste Gérard Lemoine, exploitant des salles <a href="https://www.cinepal.fr/">Cinépal Palaiseau</a>. Il faut que le procédé corresponde à une démarche artistique. Il ne suffit pas qu’un film soit projeté en 3D pour devenir bon et c’est l’erreur commise par les studios ». Tout le monde ne signe pas de grands spectacles immersifs comme James Cameron. « Devant certains produits médiocres, les spectateurs avaient l’impression qu’on leur faisait les poches en les obligeant à payer plus pour des lunettes inconfortables », se souvient Gauthier Jurgensen.</p><figure> </figure><h2>« Avatar », un nouvel espoir ?</h2><p>La 3D a fait de gros progrès en quelques années avec la technique « High Frame Rate » ( « HFR » ) qui permet de projeter les films à 48 images par seconde au lieu des 24 images par seconde habituelles. Cela n’a l’air de rien mais cela améliore le confort de visionnement que James Cameron a peaufiné pour éviter maux de tête et autres effets secondaires désagréables. Cela explique pourquoi la 3D immerge sans gêner dans le nouvel<em> Avatar</em> bien que cela n’ait pas réellement convaincu Gauthier Jurgensen. « Le problème, ce sont les lunettes, dit-il. Elles restent lourdes et isolent le spectateur ce qui nuit à l’expérience collective que doit avant tout être le cinéma ». Gérard Lemoine livre un témoignage différent. « Le public sort ravi de l’expérience et ce film est une parfaite locomotive pour le remettre sur le chemin des salles obscures ». A se demander si, finalement, James Cameron ne serait pas le seul créateur à qui la 3D réussit, sans doute parce qu’il se donne les moyens de ses ambitions artistiques.</p>
Qu’est-il arrivé à la 3D pour qu’elle tombe aux oubliettes ?
Published 1 hour ago
Source: 20minutes.fr
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