<p>Il n’y a pas beaucoup de choses qui nous donnent envie de passer <a href="https://www.20minutes.fr/societe/4192148-20251221-lutins-dit-ecoutais-beaucoup-pere-noel-meilleur-allie-parents-decembre">les fêtes de fin d’année</a> outre-Manche. Le temps ? Catastrophique. La nourriture ? Plutôt manger un bon bol de croquettes pour chat. Le <a href="https://www.20minutes.fr/sport/football/">football </a>? Idéal si vous voulez taper votre meilleure sieste devant le derby du jambon West Ham-Fulham. Il y a bien longtemps que <a href="https://www.20minutes.fr/sport/football/4192615-20251221-transfert-annee-toute-angleterre-tombee-amoureuse-rayan-cherki">la Premier League, hormis quand Rayan Cherki est aligné</a>, ne nous provoque plus de petits guilis dans le bas du ventre.</p><p>Même les affiches programmées lors du boxing day (<a href="https://www.20minutes.fr/sport/football/premier_league/4067599-20231223-liverpool-arsenal-direct-reds-gunners-passera-noel-tete-premier-league-suivez-match-18h15">souvenir d’un soporifique Liverpool-Arsenal en 2023</a>) basculent souvent du côté obscur de la force. Restent que nos meilleurs ennemis ont quand même un petit argument à faire valoir. Un son puissant, joyeux, guttural qui descend des tribunes de chaque stade anglais dès qu’il y a un but. Un « yeeeeeeaaaaah » (ou « yeeeeeees », au choix) qui découle d’une mécanique assez bien huilée :</p><ul><li>Un murmure qui monte dans le stade quand le ballon se rapproche des buts qui s’accompagne de spectateurs qui se lèvent de leur siège.</li><li>Un petit silence d’une fraction de seconde après le tir, avant que le ballon n’entre dans les filets.</li><li>Une explosion de joie où tout le monde pousse le même cri, ce « yeeeeeaaaaah » typiquement anglais.</li></ul><figure><div style="left: 0; width: 100%; height: 0; position: relative; padding-bottom: 56.25%;"><iframe src="https://www.youtube.com/embed/wao8uhVnOGc?rel=0&showinfo=1&start=121&hl=fr-FR" style="border: 0; top: 0; left: 0; width: 100%; height: 100%; position: absolute;" allowfullscreen scrolling="no" allow="encrypted-media; accelerometer; clipboard-write; gyroscope; picture-in-picture; web-share"></iframe></div></figure><h2>Une sorte de « jouissance collective »</h2><p>Là où nous autres, latins, avons une manière un peu plus sauvage de célébrer les buts, avec des voyelles et des consonnes qui s’enchaînent aléatoirement, les Britanniques crient à l’unisson ce même mot qui vient briser le silence ambiant. « En Angleterre il n’y a pas ou peu de kops d’où va sortir toute l’ambiance du stade, analyse <a href="https://www.20minutes.fr/sport/988621-20120821-racisme-sinama-pongolle-trop-noir-steaua-bucarest">Florent Sinama-Pongolle</a>, ancien joueur de Liverpool désormais consultant sur Canal+. Il y a des vrais passionnés où tout le stade s’enflamme dans l’euphorie avec ce cri qui ressort. »</p><p>« Le fait qu’il n’y ait pas d’ambiance, ça ressort plus, estime Laurent Cochini, directeur général de Sixième Son, agence de l’identité sonore, qui a notamment travaillé avec la Ligue 1, <a href="https://www.20minutes.fr/sport/tennis/4185385-20251118-arthur-fils-aucune-inquietude-suite-carriere-malgre-blessure-dos">Roland-Garros</a> ou le Barça. Le "yeaaah" est universel. Quel que soit le pays dans lequel on est, on va le capter. Il nous parvient tel quel, brut de décoffrage, sans besoin de traduire, sans besoin d’analyser. Il y a une sorte de jouissance collective, un truc très premier degré, assez intuitif. »</p><h2>Le buteur presque sourd à ce son brut</h2><p>Une puissance magnifiée par l’acoustique des stades anglais, bien protégés et fermés qui agissent comme une caisse de résonance. « Tout le monde est sur la même note, sur le même son. L’unisson, c’est ce qui rend les chœurs parfois d’une puissance folle dans les opéras ou même dans les comédies musicales, reprend le DG. Il y a une démultiplication de la puissance et de l’émotion qui l’accompagne. Et là, en plus, on est sur une émotion positive. C’est satisfaisant parce que la voix humaine est ce qui touche le plus les gens. »</p><figure><iframe title="Le grand quiz du sport en 2025" width="100%" height="100%" src="https://www.ultimedia.com/deliver/generic/iframe/mdtk/01357940/zone/1/src/3smzvkz/showtitle/1/" frameborder="0" scrolling="no" marginwidth="0" marginheight="0" hspace="0" vspace="0" webkitallowfullscreen="true" mozallowfullscreen="true" allowfullscreen="true" allow="autoplay" referrerpolicy="no-referrer-when-downgrade"></iframe></figure><p>Ajoutez à ça <a href="https://www.20minutes.fr/sport/football/ligue-1/4191409-20251215-om-monaco-comprend-arbitrage-francois-letexier-fausse-ultime-choc-annee">des micros bien placés par les diffuseurs</a> et vous avez, devant votre télé, l’impression de voir un contingent britannique fou de joie débarquer dans votre salon. Mais, si l’émotion est palpable pour le spectateur et le téléspectateur, qu’en est-il du buteur qui entend 30, 40, 50 ou 60.000 personnes se lancer dans une chorale éphémère grâce à lui ? Réponse avec Florent Sinama-Pongolle, auteur de neuf buts avec les Reds :</p><blockquote>Marquer à Anfield, c’est vraiment quelque chose, parce qu’il y a une atmosphère, une histoire. Mais, après, quand on est joueur, on est tellement habitués à avoir certains filtres qu’on omet un peu le bruit de la foule. Quand tu mets un but et que ça part, le moment d’euphorie tu l’as déjà toi, c’est quelque chose de très singulier et très individuel. En Angleterre, je retiens plus le moment où ça pousse quand t’es dans un moment fort. Là, pour le coup, cette énergie qui descend des tribunes et arrive sur le terrain, je la ressentais de fou.</blockquote><h2>La véritable identité sonore de l’Angleterre ?</h2><p>Maintenant qu’il est passé de l’autre côté du terrain, celui qui est également passé par l’<a href="https://www.20minutes.fr/sport/football/liga/4191320-20251213-liga-encore-golazo-antoine-griezmann-donner-victoire-atletico-madrid">Atlético de Madrid</a> ou Saint-Etienne reconnaît quand même que le « yeeeeeaaaaaah » fait vraiment partie du patrimoine anglais, un peu de la même façon que le « <em>man on</em> » que le public hurle à l’unisson quand un joueur vient dans le dos du porteur du ballon. Ou même le « shoooooooot » quand un milieu de terrain a le champ libre à 30-35 mètres des buts pour adresser un missile sol-air dans la lucarne.</p><p>« Il y a quelque chose qui rend ce "yeeeeaaaaaaah" très fort en personnalité, unique, très émergent, explique Laurent Cochini. C’est quasiment la signature sonore de la <a href="https://www.20minutes.fr/sport/premier_league/">Premier League</a>, très identifiable à ce championnat. Pour promouvoir l’émotion du foot anglais, ce serait un super ambassadeur sonore. » Le garçon sait de quoi il parle, c’est lui et son équipe de Sixième Son qui ont créé l’identité sonore de la nouvelle chaîne Ligue 1 +.</p><p>Pour cela, ils ont choisi un bruit de tambour que l’on peut retrouver dans tous les virages de France en le mixant avec le principe rythmique <a <em>href="</em>https://www.20minutes.fr/arts-stars/culture/musique/4133603-20250114-bolero-ravel-droit-compositeur-contestent-appel-entree-uvre-domaine-public">du Boléro de Ravel</a>, musique française la plus écoutée au monde chaque année. « En France, on n’avait pas de son unique de stade, alors qu’en Angleterre ils l’ont avec ce "yeeeeaaaah", conclut Laurent Cochini. Si on avait été anglais, on l’aurait peut-être pris. » Si la Premier League cherche une nouvelle identité sonore et veut s’inspirer des idées des Français, ils savent où chercher. La France influence l’Angleterre, l’Angleterre influence le monde.</p>
Premier League : Le « Yeeeaaaah » des supporteurs anglais sur les buts est-il le bruit le plus satisfaisant au monde ?
Published 5 hours ago
Source: 20minutes.fr
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