<p>Il y en a qui adorent ça. Retirer l’opercule, renverser le pot et voir le petit cylindre blanc tomber dans le bol. Puis retirer le papier avec les doigts avant de saupoudrer le tout <a href="https://www.20minutes.fr/sante/2340643-20180921-yaourts-bio-petits-suisses-trop-sucres-selon-etude-britannique">de sucre, de miel ou de confiture</a>. Oui, le petit-suisse peut être un véritable rituel pour tous ceux qui aiment s’en mettre plein les doigts.</p><p>Mais il y a aussi les autres, ceux qui détestent ça. Parce que ça colle aux doigts, que ça reste parfois sur le papier et que cela demande un petit effort. Dans une société où tout doit aller vite, comment expliquer que l’on continue à entourer les petits-suisses avec du papier ? <em>20 Minutes</em> a mené l’enquête et percé le mystère.</p><h2>Comment l’histoire a commencé</h2><p>Le fameux petit-suisse a été rendu populaire par Charles Gervais, qui a donné son nom à la marque leader du marché. Mais l’histoire avait démarré avant lui. Dès les années 1830, un certain Etienne Pommel produit un fromage frais enrichi en crème qu’il entoure de papier. L’idée est reprise dans les années 1850 quand madame Hérould, propriétaire d’une ferme située dans l’Oise, voit l’un de ses vachers originaire de Suisse lui suggérer d’ajouter de la crème dans ses fromages frais pour les rendre plus onctueux. Et oui, le petit-suisse a été inventé en <a href="https://www.20minutes.fr/dossier/picardie">Picardie </a>! Pour les transporter au marché, la fermière les stocke dans des caisses en bois et entoure chaque petit-suisse de papier pour éviter qu’ils ne collent les uns aux autres.</p><figure><iframe title="Le cadmium risque-t-il de signer la fin du chocolat dans nos placards ?" width="100%" height="100%" src="https://www.ultimedia.com/deliver/generic/iframe/mdtk/01357940/zone/1/src/30rvlqz/showtitle/1/" frameborder="0" scrolling="no" marginwidth="0" marginheight="0" hspace="0" vspace="0" webkitallowfullscreen="true" mozallowfullscreen="true" allowfullscreen="true" allow="autoplay" referrerpolicy="no-referrer-when-downgrade"></iframe></figure><p>Le succès est tel que Charles Gervais décide de s’associer à madame Arnoult pour produire davantage. Des fromagers suisses, alors réputés, sont embauchés. Le fromage frais devient alors un produit industriel, fabriqué en masse et bientôt conditionnés dans des emballages à usage unique. Le papier est conservé afin d’éviter que le fromage blanc ne colle au pot.</p><h2>C’est quoi exactement un petit-suisse ?</h2><p>Le petit-suisse n’est pas un yaourt. Ce fromage blanc non salé est préparé à base de lait de vache. Sa particularité est d’être enrichi en crème. « Il appartient à la catégorie des fromages frais, avec un taux de matière grasse supérieur ou égal à 9,2 %, et se caractérise par sa forme cylindrique », explique la société Gervais, à <em>20 Minutes</em>. Leader de ce marché en croissance qui a progressé de 2,7 % en 2025, la marque propriété de l’empire Danone fabrique près de 300.000 packs de petits-suisses chaque semaine dans sa laiterie du Molay-Littry, en Normandie. La recette de ce succès ? « Un produit authentique et intemporel », assure la marque agroalimentaire.</p><h2>A quoi sert le papier qui l’entoure ?</h2><p>A l’origine, le papier entourait les petits-suisses pour éviter qu’ils ne collent entre eux. Il est resté quand les emballages en carton ont été adoptés et a été conservé à l’arrivée des pots en plastique. Aujourd’hui, c’est toujours le cas. « La banderole permet de démouler facilement le petit-suisse sans l’abîmer et en lui conservant sa forme conique », explique le Centre national interprofessionnel de l’économie laitière (Cniel). « En absorbant une partie du petit-lait, le papier du petit-suisse maintient une relative humidité tout autour, préservant son moelleux », poursuit l’interprofession.</p><figure><img src="https://img.20mn.fr/19-8bYgiT4mOItkB74P7YSk/960x0_media.jpg" alt="null"></figure><p>Mais ce n’est pas tout. Le papier entourant le petit-suisse contient aussi du sorbate de potassium, un conservateur très utilisé dans l’alimentaire. « Il protège le produit du développement de micro-organismes indésirables », explique le Cniel. Un rempart contre la moisissure en somme.</p><h2>C’est dangereux le sorbate de potassium ?</h2><p>A priori, non. Le sorbate de potassium est un conservateur très utilisé dans l’industrie agroalimentaire. Cet additif caché derrière le code E202 est autorisé, <a href="https://www.passeportsante.net/nutrition/additifs-alimentaires?doc=e202-faut-savoir-sur-sorbate-potassium">à condition de respecter les doses</a>. « Le papier contient une très faible quantité de sorbate de potassium. L’utilisation de ce conservateur est une pratique courante pour ce type de produit afin d’assurer la qualité et la sécurité alimentaire », assure la marque Gervais. On en trouve dans de nombreux produits de consommation courante comme les tartinades de type tzatziki, houmous mais aussi les sauces comme le ketchup ou encore des produits sujets aux moisissures comme les confitures.</p><figure><blockquote class="twitter-tweet" align="center" data-lang="fr_FR"><p lang="fr" dir="ltr">L'homme qu'a u l'idée de mettre ce papier de merde autour des petits suisses j'espère t'es mort <a href="https://t.co/f3zy3SUf6S">pic.twitter.com/f3zy3SUf6S</a></p>— 𝐒𝐩𝐢𝐧𝐨𝐳𝐢𝐚𝐧_𝕸𝐚𝐫𝐱𝐢𝐬𝐭☭ (@frenchcommunist) <a href="https://twitter.com/frenchcommunist/status/1779928226598375430?ref_src=twsrc%5Etfw">April 15, 2024</a></blockquote>
<script async src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script>
</figure><p>Ce conservateur semble sans véritable danger pour la santé, à condition de respecter la quantité maximale. « Il n’existe a priori pas de risque de dépassement de la dose journalière admissible », <a href="https://www.quechoisir.org/comparatif-additifs-alimentaires-n56877/e202-sorbate-de-potassium-p223245/">assure l’UFC Que Choisir</a>. « Supprimer ce papier impliquerait de repenser la conception du pot et de tester de nouvelles solutions pour garantir la même praticité », explique la marque Gervais, qui confirme que « ce n’est pas envisagé à court terme ».</p><figure> </figure><h2>Pourquoi les petits-suisses bio n’en ont pas ?</h2><p>Le sorbate de potassium est interdit dans les produits issus de l’agriculture biologique. C’est aussi pour cette raison que les grandes marques de petits-suisses ne proposent pas d’alternative bio sur cette gamme. Certaines marques de distributeur ont cependant lancé des gammes bio et ont toujours recours au petit papier afin d’aider au démoulage. Pour éviter les moisissures, des ferments lactiques sont utilisés. Mais la date de péremption de ces produits est un peu plus courte.</p>
On a percé le mystère du papier qui entoure les petits-suisses
Published 5 hours ago
Source: 20minutes.fr
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