<p>Un futur monstre des mers. <a href="https://www.20minutes.fr/politique/emmanuel-macron/">Emmanuel Macron</a> a officialisé dimanche la réalisation du PANG (<a href="https://www.20minutes.fr/politique/4192628-20251221-defense-310-metres-long-80-000-tonnes-macron-donne-feu-vert-construction-nouveau-porte">porte-avions</a> de nouvelle génération), un programme qui était déjà inscrit dans la loi de programmation militaire, et qui doit entrer en service au sein de la <a href="https://www.20minutes.fr/dossier/marine_nationale">marine nationale</a> d’ici à 2038, pour remplacer le <em><a href="https://www.20minutes.fr/societe/4087650-20240422-armee-porte-charles-gaulle-reprend-mer-premiere-mission-sous-pavillon-otan">Charles-de-Gaulle</a></em>, mis en service en 2001.</p><p>Un projet à 10,2 milliards d’euros, dont la construction à <a href="https://www.20minutes.fr/economie/saint-nazaire/">Saint-Nazaire</a> commmencera en 2031, sous la maîtrise d’œuvre de Naval Group et des Chantiers de l’Atlantique. La réalisation des enceintes de confinement des deux chaufferies nucléaires du porte-avions a, elle, doucement démarré, cette année, sur le site de Naval Group à Cherbourg.</p><p>Avec ses 310 mètres de long pour une largeur de 90 mètres et ses 78.000 tonnes à pleine charge, il dépassera largement le <em>Charles-de-Gaulle </em>et ses 261,5 mètres de long, ses 64 mètres de large et ses 42.500 tonnes. Avec un équipage de 2.000 marins, le PANG pourra embarquer 30 <a href="https://www.20minutes.fr/societe/4184186-20251107-besoin-230-combat-pourquoi-chef-etat-major-armee-air-demande-plus-rafale">avions de combat</a> et plusieurs types de drones aériens. Le futur porte-avions français sera ainsi le plus grand et le plus lourd bâtiment militaire d’Europe.</p><figure><iframe title="En immersion dans la base aérienne d’Orange, dans le Vaucluse" width="100%" height="100%" src="https://www.ultimedia.com/deliver/generic/iframe/mdtk/01357940/zone/1/src/3s8xmqf/showtitle/1/" frameborder="0" scrolling="no" marginwidth="0" marginheight="0" hspace="0" vspace="0" webkitallowfullscreen="true" mozallowfullscreen="true" allowfullscreen="true" allow="autoplay" referrerpolicy="no-referrer-when-downgrade"></iframe></figure><p>Pour dépasser les simples questions de taille, <em>20 Minutes</em> a interrogé le député du Var Yannick Chenevard (apparenté au groupe Rassemblement pour la République), rapporteur du budget de la Marine à l’<a href="https://google.com/search?q=Assemblée+nationale+20+Minutes&rlz=1C1GCEA_enFR1181FR1181&oq=Assemblée+nationale+20+Minutes&gs_lcrp=EgZjaHJvbWUyBggAEEUYOTIHCAEQABjvBTIHCAIQABjvBTIHCAMQABjvBTIHCAQQABjvBdIBCDMyNjdqMGo3qAIAsAIA&sourceid=chrome&ie=UTF-8">Assemblée nationale</a>, sur les enjeux derrière la construction de ce nouveau bâtiment.</p><h2>Pourquoi construire un nouveau porte-avions aussi gros, et que va-t-il apporter de neuf ?</h2><p>S’il fait 80.000 tonnes, c’est que l’on a besoin de plus de place. Les avions sont de plus en plus gros - les Super Etendard de la Marine [en service de 1978 à 2016] faisaient 12 tonnes [avec le carburant et ses armements], le Rafale M [entré en service en 2001] fait 25 tonnes, et <a href="https://www.20minutes.fr/societe/4170499-20250903-tensions-dassault-airbus-interets-divergents-cloche-avion-chasse-futur-europeen-scaf">l’avion de combat du futur [le Scaf]</a> en fera probablement 35. Ajoutez à cela la dronisation, puisque le <a href="https://www.20minutes.fr/societe/4159240-20250618-salon-bourget-quoi-standard-f5-rafale-va-equiper-armee-air">standard F5 du Rafale</a>, ainsi que le Scaf, seront accompagnés de leurs drones - d’une quinzaine de tonnes - et vous comprenez que vous avez besoin de plus de place, plus de catapultes et de brins d’arrêt. Vous avez aussi besoin d’ascenseurs latéraux dont la capacité d’emport doit augmenter. Aujourd’hui ils sont capables de monter un Rafale, demain ils pourront en prendre deux. On n’est plus du tout dans la même dimension.</p><h2>Est-ce que l’objectif est aussi de pouvoir lancer davantage d’avions, et de pouvoir en récupérer dans le même temps ?</h2><p>Absolument. Sur le <em>Charles-de-Gaulle</em>, nous sommes dans la capacité de catapulter un <a href="https://www.20minutes.fr/dossier/rafale">Rafale</a> toutes les deux minutes - ce qui est déjà remarquable, on passera à un toutes les minutes sur le PANG, qui pourra en plus récupérer des avions dans le même temps, quand le <em>Charles-de-Gaulle</em> fait soit l’un, soit l’autre. C’est une grande différence technique qui change tout en matière de capacité opérationnelle.</p><h2>Il s’agira de surcroît de catapultes électromagnétiques, contre des catapultes vapeur sur le « Charles-de-Gaulle », qu’est-ce que cela va changer ?</h2><p>C’est un changement majeur dans la mesure où la catapulte électromagnétique permet d’en régler la puissance, en fonction de ce que vous catapultez, ce qui permet de s’adapter à la dronisation. Et cela, sans les violents à-coups du catapultage à vapeur, que les pilotes ressentent, tout comme le matériel, ce qui peut induire de l’usure plus rapide sur les appareils. Le PANG sera équipé de trois catapultes de ce type - une sur le pont latéral, et deux sur la piste droite - contre deux catapultes vapeur sur le <em>Charles-de-Gaulle</em>.</p><h2>Comment va s’organiser la transition entre le retrait du « Charles-de-Gaulle » et la mise en service du PANG ?</h2><p>Le PANG arrivera à <a href="https://google.com/search?q=Toulon+20+minutes&rlz=1C1GCEA_enFR1181FR1181&oq=Toulon+20+minutes&gs_lcrp=EgZjaHJvbWUyBggAEEUYOTIICAEQABgWGB4yBwgCEAAY7wUyBwgDEAAY7wXSAQgzODIwajBqN6gCALACAA&sourceid=chrome&ie=UTF-8">Toulon</a> en 2035, avant une mise en service actif prévue en 2038. C’est à ce moment que le <em>Charles-de-Gaulle</em> sera désarmé. Mais peut-être aura-t-on intérêt, pour maintenir la permanence de l’alerte à la mer, à prolonger la durée de vie du <em>Charles-de-Gaulle</em> jusqu’en 2048 ? Cela sera décidé en 2029, à l’issue d’un arrêt technique majeur de dix-huit mois du <em>Charles-de-Gaulle</em>, durant lequel on ira regarder à l’intérieur de ses chaudières nucléaires, pour voir dans quel état se trouve l’enceinte. En fonction, on verra alors si cette prolongation sera envisageable, ou pas.</p><h2>Pour assurer cette fameuse permanence à la mer, se pose aussi la question de construire un second PANG ?</h2><p>Compte tenu de la situation internationale, du retour des Empires, d’une zone économique exclusive de 11 millions de kilomètres carrés pour la France, il y a besoin d’être présent partout dans le monde pour défendre nos intérêts. Et la puissance navale permet de sécuriser nos approvisionnements stratégiques [pétrole, gaz, métaux rares…], qui peuvent être mis en difficulté, on le voit bien en <a href="https://www.20minutes.fr/monde/yemen/4162537-20250708-mer-rouge-sait-cargo-attaque-encercle-rebelles-houthis-large-yemen">mer Rouge</a>. Compte tenu de ces éléments, posséder deux porte-avions est probablement un choix qu’il faudra faire, d’ici à quelques années.</p><p>Une fois que la décision sera prise quant au <em>Charles-de-Gaulle</em>, en 2029, il sera alors temps de lancer la réflexion sur la construction d’un « sister-ship » du PANG, avec un budget diminué de 30 à 50 % à peu près, grâce à un « effet de série » entre le premier et le deuxième.</p><h2>A l’inverse, des détracteurs soulignent que les porte-avions deviennent des bâtiments très vulnérables par rapport à l’évolution des conflits, face notamment aux drones. Seront-ils encore vraiment nécessaires longtemps ?</h2><p>Les porte-avions sont des navires hyper protégés - par leurs avions de combat ainsi que de la défense antiaérienne en perpétuelle évolution - y compris de la dronisation, qui est certes une révolution, mais qui n’est pas non plus l’alpha et l’oméga du <a href="https://www.20minutes.fr/societe/4146964-20250407-soldat-augmente-ia-armes-energie-dirigee-quoi-pourrait-ressembler-champ-bataille-2040">champ de bataille</a>. Un porte-avions nucléaire, c’est une base aérienne qui peut embarquer une quarantaine d’aéronefs dont une trentaine d’avions de combat, et qui bouge tout le temps : il réalise à peu près mille kilomètres par jour, il faut donc pouvoir le trouver. Et avec ses chaudières nucléaires K22, qui produisent 220 MW, le PANG sera encore plus puissant que le <em>Charles-de-Gaulle</em> et ses chaudières K15 de 150 MW.</p><figure> </figure><figure><a href="https://www.20minutes.fr/dossier/marine_nationale">Notre dossier sur la Marine nationale</a></figure><p>Un porte-avions bénéficie par ailleurs d’une allonge très importante grâce à ses appareils de guet aérien, qui lui permettent d’aller voir ce qui se passe tout autour. Enfin, il emporte l’<a href="https://www.20minutes.fr/dossier/bombe_atomique">arme nucléaire</a> [via la <a href="https://www.20minutes.fr/societe/4185460-20251113-dissuasion-force-aeronavale-nucleaire-francaise-realise-tir-essai-nouveau-missile-asmpa">Force aéronavale nucléaire (FANU)</a> de la marine nationale qui embarque des missiles nucléaires sur ses Rafale marine]. Un porte-avions de cette classe, c’est donc une force de frappe considérable, et ne pas en avoir, c’est jouer en deuxième ou troisième division.</p>
« Une force de frappe considérable »… Que sait-on du porte-avions qui remplacera le « Charles-de-Gaulle » ?
Published 2 hours ago
Source: 20minutes.fr
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