Immigration : Pays « sûrs », centres de retour… Comment l’UE veut durcir sa politique d’accueil

Published 2 hours ago
Source: 20minutes.fr
Immigration : Pays « sûrs », centres de retour… Comment l’UE veut durcir sa politique d’accueil
<p>L’<a href="https://www.20minutes.fr/dossier/ue">Union européenne</a> a adopté jeudi deux mesures phares pour durcir nettement sa politique <a href="https://www.20minutes.fr/dossier/immigration">migratoire</a>. Le Parlement et les États membres ont adopté un texte qui permettra de renvoyer des demandeurs d’asile dans un pays dont ils ne sont pas originaires. Ces demandeurs sollicitent une mesure de protection car ils ont été contraints, selon eux, de fuir leur pays en raison de persécutions.</p><p>Le texte adopté permet aux États membres de passer des accords bilatéraux avec des « pays tiers sûrs ». Le Parlement a dressé une liste de pays d’origine « sûrs » comprenant le <a href="https://www.20minutes.fr/monde/kosovo/">Kosovo</a>, le <a href="https://www.20minutes.fr/monde/bangladesh/">Bangladesh</a>, la <a href="https://www.20minutes.fr/monde/colombie/">Colombie</a>, l’<a href="https://www.20minutes.fr/monde/egypte/">Égypte</a>, l’<a href="https://www.20minutes.fr/dossier/inde">Inde</a>, le <a href="https://www.20minutes.fr/dossier/maroc">Maroc</a> et la <a href="https://www.20minutes.fr/dossier/tunisie">Tunisie</a>. « Ces nouvelles règles sapent les fondements de la protection des réfugiés », a réagi l’ONG <a href="https://www.20minutes.fr/monde/amnesty_international/">Amnesty International</a>.</p><figure><iframe title="Donald Trump insulte les migrants à l’occasion d’un meeting" width="100%" height="100%" src="https://www.ultimedia.com/deliver/generic/iframe/mdtk/01357940/zone/1/src/3s80lmr/showtitle/1/" frameborder="0" scrolling="no" marginwidth="0" marginheight="0" hspace="0" vspace="0" webkitallowfullscreen="true" mozallowfullscreen="true" allowfullscreen="true" allow="autoplay" referrerpolicy="no-referrer-when-downgrade"></iframe></figure><p>Les Britanniques avaient déjà tenté en 2022 de confier le traitement des personnes demandant une protection internationale au Rwanda. Ils ont été bloqués par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. L’Italie a souhaité, sans plus de succès, examiner les demandes d’asile en Albanie en y appliquant la juridiction italienne. La justice italienne avait mis son veto, soutenue par la justice européenne.</p><p>« L’accord dit de Dublin, qui prévoit de renvoyer les demandeurs d’asile dans le premier pays membre de l’UE dans lequel ils ont transité, est déjà très difficilement appliqué. Avec un pays tiers, on peut largement douter que ces nouveaux textes soient mis en place, sans compter que cela coûtera très cher », estime le chercheur spécialiste des migrations européennes Matthieu Tardis.</p><h2>Ouverture de hubs de retour</h2><p>Dix-huit pays ont également exhorté la Commission européenne à contribuer financièrement à l’ouverture de centres de transit, ou « hubs de retour », hors des frontières de l’UE. Il s’agirait d’y expulser cette fois-ci les personnes migrantes dont la demande d’asile a été rejetée, précisent les défenseurs de cette mesure.</p><figure><a href="https://www.20minutes.fr/dossier/immigration">Notre dossier sur l'immigration</a></figure><p>Le Royaume-Uni et le Danemark ont en outre appelé les Européens à réformer la Convention européenne des droits de l&#x27;homme qui veille au respect des libertés fondamentales. L’enjeu est de taille car, en vertu de cette convention, l’État peut être jugé responsable de ce qu’il advient d’une personne en dehors de son territoire, même s’il a tenté de confier la procédure d’asile à des pays tiers.</p>