« L’impression d’être dans un film américain »… Qui sont les acheteurs de cadeaux du samedi avant Noël ?

Published 3 hours ago
Source: 20minutes.fr
« L’impression d’être dans un film américain »… Qui sont les acheteurs de cadeaux du samedi avant Noël ?
<p>C’est le jour de la dernière chance. Celui sur lequel l’espoir de millions de Français repose. Comme tous les ans, <a href="https://comarketing-news.fr/noel-un-tiers-des-francais-fera-ses-cadeaux-a-la-derniere-minute/">le dernier samedi avant Noël</a>, les magasins, centres commerciaux et ruelles commerçantes accueillent des foules en quête des derniers <a href="https://www.20minutes.fr/dossier/cadeaux_de_noel">cadeaux</a> à déposer au pied du sapin le 24 au soir ou le 25 au matin. Si pour les commerçants, la journée, surnommée « super samedi », est exceptionnelle, pour les clients, elle se transforme souvent en enfer.</p><p>Tout le monde sait qu’il faudra braver la cohue, les rayons qui débordent de clients comme autant de concurrents, les queues interminables à la caisse, le risque de manquer de papier cadeau ou de constater la rupture de stock du produit désiré. Mais alors pourquoi cette journée reste chaque année la plus forte fréquentation des <a href="https://www.20minutes.fr/dossier/magasins">magasins</a> ? Éléments de <a href="https://www.20minutes.fr/societe/4191731-20251216-noel-tradition-flemme-desespoir-faites-courses-dernier-samedi-avant-fetes-racontez">réponses avec des lecteurs et lectrices</a> de <em>20 Minutes</em>.</p><h2>La pression entraîne la procrastination</h2><p>« Tous les ans, je me dis que l’année suivante, je m’y prendrais à l’avance. Et tous les ans, je me retrouve à suer pour trouver des cadeaux », nous explique dépitée Ameline qui a déjà une liste longue comme le bras d’achats prévus ce samedi. Comme beaucoup de nos lecteurs, elle témoigne d’une habitude tenace à repousser cette échéance jusqu’au dernier moment.</p><p>« C’est une forme de <a href="https://www.20minutes.fr/tempo/bien-etre/4084790-20240406-comment-faire-arreter-procrastiner-aujourd-hui-demain">procrastination </a>qu’on retrouve beaucoup chez le consommateur, explique Annie Banikema-Sow, professeure en sciences de gestion et spécialiste des comportements de <a href="https://www.20minutes.fr/conso">consommation</a> à l’université d’Evry, il s’agit d’une réponse à une contrainte sociale forte. »</p><p>Les cadeaux de Noël ont pris en effet une place considérable dans notre société. Aussi, ils peuvent provoquer des réactions négatives à leur encontre. « Il y a du monde partout, une chaleur étouffante, du bruit, et de la frustration », raconte Antoine qui malgré une expérience qu’il qualifie de « douloureuse, physiquement et mentalement » continue de faire ses achats le dernier samedi au centre commercial de Part-Dieu à <a href="https://www.20minutes.fr/lyon/">Lyon</a>. La raison ? « Si j’anticipe trop l’achat, je n’ai pas l’impression d’acheter des cadeaux de Noël mais des cadeaux tout court. Mais surtout, je n’ai pas d’idée concernant ce que je souhaite acheter et pour qui. Alors je déambule en long et en large en attendant une épiphanie qui me permettrait de trouver le bon cadeau pour la bonne personne. »</p><h2>« Compliqué de trouver des idées tous les ans pour les mêmes personnes »</h2><p>« Cette pression, la peur de se tromper, de ne pas proposer le bon cadeau fait que souvent, on retarde l’échéance jusqu’au dernier moment et jusqu’à se retrouver dos au mur. On se dit je vais attendre d’avoir la bonne idée », commente Annie Banikema-Sow qui ajoute une autre explication à la procrastination : le manque d’idée.</p><p>Sophia l’illustre parfaitement : « C’est compliqué de trouver des idées tous les ans pour les mêmes personnes. Au bout d’un moment, on a souvent fait le tour et pour moi c’est une angoisse de trouver un truc original. Parce que si je fais un truc banal, la personne va penser que je n’ai pas d’intérêt à son égard. »</p><p>Chez nos lecteurs, ceux qui avancent boucler leurs cadeaux très longtemps à l’avance sont souvent ceux qui justement ne voient ça que comme une corvée à se débarrasser au plus vite.</p><h2>L’attente des primes et salaires</h2><p>Malheureusement d’autres internautes retardent l’achat des cadeaux de Noël pour une autre raison, bien plus terre à terre et contrainte. C’est le cas de J.-C. : « On le fait au dernier moment parce qu’on doit attendre la prime de Noël de la CAF [<a href="https://www.20minutes.fr/economie/4190572-20251209-prime-noel-pourquoi-certains-beneficiaires-recevront-janvier">versée le 16 décembre</a>] pour pouvoir se permettre de faire des achats. Nous on ne s’en fait même pas à part un petit truc comme une bûche s’il reste quelque chose après les cadeaux pour les enfants. Sans ça, ils n’en auraient pas. »</p><p>« On considère souvent que tout le monde a les moyens de fêter Noël, or ce n’est pas toujours le cas, commente notre spécialiste. Il peut y avoir une réelle incertitude sur le budget disponible. De cela peut dépendre toute la configuration de votre Noël. » Plusieurs lecteurs nous confient d’ailleurs attendre leur salaire du mois de décembre, souvent versé plus tôt qu’à l’habitude, pour compléter leurs achats.</p><h2>Un rituel, une effervescence, une fièvre</h2><p>Mais parmi ces aventuriers de la dernière minute, certains le font volontairement. Et même par plaisir. « Il y a une forme de rituel dans cette effervescence. On peut apprécier cette &quot;fièvre&quot;. D’ailleurs regardez bien les gens, même stressés, même bousculés, beaucoup montrent de la joie, raconte Annie Banikema-Sow. Il y a une forme de continuité dans la répétition chaque année, une communion, une cohésion, dans un événement qu’on partage tous. »</p><p>« Je n’aime pas faire les magasins. Mais j’avoue qu’avec l’effervescence, je suis beaucoup plus dans l’esprit. J’ai l’impression d’être dans un film américain. Et tant pis pour la foule, c’est pénible, mais j’aime cette énergie collective », confirme Mathys. Billie est dans le même état d’esprit. Chaque année avec son ami, elle attend le dernier samedi : « J’habite à Paris et je me dis que j’ai du choix et donc que je finirais bien par trouver. Ça fait un peu expédition mais ça nous fait toujours une bonne journée avec des anecdotes à raconter. Je trouve ça excitant. »</p><figure> </figure><figure><a href="https://www.20minutes.fr/noel/">Retrouvez ici tous nos articles sur Noël</a></figure><p>Certains vont même plus loin en transformant ça en expérience ludique et amicale comme Magali : « Avec mes trois meilleures amies, on se donne rendez-vous le matin même en prenant un café et on programme notre journée. Après, chacune part de son côté avec sa liste, on se retrouve pour manger ensemble à midi, on fait un premier point et l’après-midi ça repart avec pour objectif de tout finir. Ça se termine ensuite vers 19 heures ou 20 heures pour l’apéro avec le bilan de la journée et un petit cadeau qu’on s’offre après un tirage au sort. Pour nous, c’est le vrai démarrage de Noël. »</p>