Crise agricole : Ultimatum de Lula, Macron et Meloni contre… L’UE sous pression sur le Mercosur

<p><a href="https://www.20minutes.fr/societe/4191932-20251217-crise-agricole-dermatose-autoroutes-voies-sncf-point-blocages">La crise agricole</a> va s’étendre ce jeudi de la France à Bruxelles. Un sommet européen va en effet se tenir, notamment sur le dossier particulièrement sensible de <a href="https://www.20minutes.fr/planete/4191577-20251216-viande-hormones-pesticides-traite-ue-mercosur-vraiment-porte-ouverte-fait-pire">l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur</a>. Présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen va tenter d’obtenir le feu vert des Vingt-Sept pour parapher ce traité samedi au Brésil mais la partie n’est pas du tout jouée.</p><p>Mercredi, l’Italie a rejoint la France pour réclamer un report de l’accord. Une signature dans les prochains jours est « prématurée », a lâché <a href="https://www.20minutes.fr/monde/italie/4187519-20251125-non-giorgia-meloni-declare-france-va-faire-partie-pays-pauvres">Giorgia Meloni</a>. La cheffe du gouvernement italien veut d’abord des garanties « suffisantes » pour le secteur agricole, et se dit « convaincue qu’au début de l’année prochaine, toutes ces conditions seront réunies ».</p><h2>Le gros coup de pression de Lula</h2><p>Cette sortie est une douche froide pour la Commission européenne. Bruxelles n’a cessé de marteler ces derniers jours qu’une signature était indispensable avant la fin de l’année, pour la « crédibilité » de l’UE et afin de ne pas contrarier les partenaires latino-américains. Au Brésil, le président Lula a d’ailleurs posé mercredi un ultimatum. « Si on ne le fait pas maintenant, le Brésil ne signera plus l’accord tant que je serai président », a-t-il menacé. « Si jamais ils disent non, nous serons désormais fermes avec eux, parce que nous avons cédé sur tout ce qu’il était possible de céder diplomatiquement ».</p><p>Pas certain que la menace de Lula soit entendue. La prise de position de Rome sur ce dossier est en effet potentiellement décisive. Avec la France, la Pologne et la Hongrie, l’Italie est en capacité de former une minorité de blocage au sein des Vingt-Sept, ce qui empêcherait un examen de l’accord durant la semaine. « Ça risque d’être très chaud », convient un diplomate européen anonymement, alors que l’Allemagne comme l’Espagne insistent pour approuver ce traité de libre-échange le plus vite possible. Le chancelier allemand, Friedrich Merz, a d’ailleurs promis d’exercer une pression « intensive » sur ses partenaires européens.</p><h2>Des manifestations attendues à Bruxelles</h2><p>Les agriculteurs européens, eux, ne décolèrent pas et annoncent une dizaine de milliers de manifestants ce jeudi à Bruxelles contre ce traité. Pour rassurer la profession, l’UE a ajouté des mesures de sauvegarde : un suivi des produits agricoles sensibles et une promesse d’intervention en cas de déstabilisation du marché. Un compromis a été trouvé mercredi soir sur ce volet entre des eurodéputés et des représentants des États membres : les garanties pour les agriculteurs y sont supérieures à ce qu’avaient voté les Vingt-Sept en novembre, mais en deçà de la position adoptée par le Parlement européen mardi.</p><p></p><figure><a href="https://www.20minutes.fr/dossier/agriculture">Notre dossier Agriculture</a></figure><p>Cela ne devrait toutefois pas suffire à la France. En outre, au sein de l’Union européenne, une série d’États redoutent que Paris ne se contente pas d’un report du Mercosur mais essaye de faire échouer le traité, malgré plus de 25 ans de négociations.</p>