S’endetter pour acheter des cadeaux de Noël ? « Pas pour moi », « il faut anticiper »

<p>Quand arrive la saison des cadeaux de Noël, celle où les tickets de caisse tombent plus que la neige, la question de savoir comment régler les factures interroge dans les chaumières. Quand la question du « budget Noël » s’impose, là, plus rien à voir avec la magie de Noël. Une situation qui pousse même de <a href="https://www.20minutes.fr/economie/endettement/">nombreux Français à s’endetter</a>, selon <a href="https://ymanci.fr/etude-statistique-ymanci-contrainte-budgetaire-et-pression-sociale-a-noel/">une enquête réalisée par Flashs pour Ymanci</a>. Plus de quatre Français sur dix (41 %) comptent en effet recourir à au moins une solution complémentaire pour financer leurs achats et cadeaux de Noël.</p><p>Parmi eux, ils sont autant à piocher dans leur épargne (44 %) qu’à payer en plusieurs fois sans frais (44 %), relève l’enquête. Pire encore, près d’un tiers (32 %) finira <a href="https://www.20minutes.fr/dossier/surendettement">vraiment endettés</a>. Sollicités par <em>20 Minutes</em>, les lecteurs et lectrices confient leurs petits secrets pour conjuguer plaisir d’offrir et maîtrise budgétaire.</p><p>Pour certains, bien sûr, <a href="https://www.20minutes.fr/noel/">Noël</a> se résume à une équation impossible. Virgile, au chômage depuis trois mois, raconte devoir vivre sur ses « petites réserves d’épargne » en attendant son <a href="https://secours-hp.francetravail.fr/accueil/">Allocation d’aide de retour à l’emploi </a>(ARE). Résultat, pas de cadeaux cette année. « La vie devient moche et compliquée », confie-t-il. Pour ces familles-là, la fête passe après la survie.</p><figure><iframe title="Comment éviter la facture salée du repas de noël ?" width="100%" height="100%" src="https://www.ultimedia.com/deliver/generic/iframe/mdtk/01357940/zone/1/src/33zkx8k/showtitle/1/" frameborder="0" scrolling="no" marginwidth="0" marginheight="0" hspace="0" vspace="0" webkitallowfullscreen="true" mozallowfullscreen="true" allowfullscreen="true" allow="autoplay" referrerpolicy="no-referrer-when-downgrade"></iframe></figure><p>D’autres, au contraire, ont volontairement décidé de ne pas dépenser, ou presque, et l’affiche sans complexe : « Je suis un gros radin, j’assume », lâche un internaute, qui y voit surtout un moyen « d’éviter les dépenses excessives ». Régis, de son côté, a déjà tranché : « hors de question de s’endetter. Depuis des années, <a href="https://www.20minutes.fr/dossier/cadeaux_de_noel">plus de cadeaux</a> &quot;importants&quot;. Un peu de chocolat, un parfum accessible, et surtout un bon repas ». Pour lui, « Noël n’est vraiment pas le jour des cadeaux qui vous sauvent la vie ». Françoise, elle, « économise avant d’acheter », mais lâche sa sœur : « elle n’hésite pas à prendre un crédit pour un ours en peluche à 50 euros », dénonce-t-elle. Deux visions, deux mondes.</p><h2>Ne pas ou peu acheter, un acte militant</h2><p>Il existe aussi les anticonsuméristes. Pour certains, refuser l’endettement est un acte militant. Chantal s’insurge : « Ce consumérisme m’écœure. » Chez elle, « un repas amélioré et un chèque aux enfants », un point c’est tout. Bella dénonce même une société « manipulatrice », qui pousserait à dépenser pour éviter d’être perçu comme radin ou pauvre. D’autres ne voient dans Noël qu’une mécanique commerciale qui « cadenasse » parents et enfants. François, lui, n’hésite même pas : « Si on ne peut pas… bah on s’abstient » quand Jean déclare que « c’est la société qui veut cela, pour nous cadenasser ». La consommation serait donc devenue une injonction sociale plutôt qu’un plaisir, comme le rapportent plusieurs témoignages.</p><p>Les factures des cadeaux de Noël inspirent aussi les philosophes et dans cette cacophonie <a href="https://www.20minutes.fr/dossier/rigueur_budgetaire">budgétaire</a>, certains prennent du recul. AssezDesc décrit le « noëlisme », un « courant de pensée » fondé sur le paraître et la surconsommation, et qui pousserait à dépenser d’autant plus qu’on a moins. GR38 ne rechigne pas à offrir des cadeaux, mais regrette une fête devenue « purement mercantile ». Quant à Rotana, elle rappelle une évidence souvent oubliée : « Ce n’est pas le prix qui fait la valeur d’un cadeau. »</p><h2>Gestion bien organisée, fêtes bien pensées ?</h2><p>Parmi nos lectrices et lecteurs, se trouvent également de nombreux gestionnaires organisés, mais aussi intransigeants. Les méthodiques, ceux qui inscrivent Noël dans leur budget annuel. Gérard a carrément une ligne « cadeaux » dédiée. JCleb met de côté chaque mois. Samuel « adapte son budget, point final ». Nombreux sont ceux qui expriment leur incompréhension face à ceux qui « dépensent plus que ce qu’ils ont ». Pour eux, s’endetter pour des cadeaux, c’est simplement « de la mauvaise gestion ». Un internaute nuance tout de même : « piocher dans son épargne ou payer en plusieurs fois n’est pas forcément s’endetter. Les crédits et les découverts, oui. » Charlotte puise dans son épargne pour ses enfants, mais limite avec les autres personnes de sa famille.</p><figure><a href="https://www.20minutes.fr/noel/">Notre dossier sur Noël</a></figure><p></p><p>Reste les petits malins. Comme Teotihuacan qui achète « parfois des cadeaux… des mois à l’avance, au gré des trouvailles. Un cadeau par personne et basta. Je m’y prends à l’avance […]. Si lors d’une sortie je vois un petit truc sympa, je l’achète en me disant qu’il servira pour Noël… Sans mettre des sommes mirobolantes ! Et si la personne a besoin d’un gros <a href="https://www.20minutes.fr/societe/4191243-20251212-attendez-colis-attention-arnaque-fausses-etiquettes-chronopost">cadeau</a> comme un téléphone ou un ordi, on fait une enveloppe et chacun participe comme il peut ». Pour d’autres, sobriété rime avec créativité. Nicepore, chrétien de 73 ans, ne fait plus de cadeaux à Noël depuis plus de vingt ans : il préfère offrir « par surprise » durant l’année.</p><figure> </figure><p>Sweatman achète les jouets en brocante. Dominique fait de même. Et Iloute anticipe : « Au lieu d’attendre le dernier moment il faut anticiper et acheter de l’occasion lors des vide-greniers ou sur les sites en ligne. On fait de <a href="https://www.20minutes.fr/dossier/pouvoir_d_achat">très jolis achats sans trop dépenser.</a> Les enfants s’en fichent tant qu’ils sont jolis et en bon état, précise Iloute ». De l’occasion, de la débrouillardise, une lectrice va même plus loin en emballant ses livres qu’elle a chinés en en se servant de vieux teeshirts ou une taie d’oreiller qu’elle a pris soin de customiser. Une autre manière de faire plaisir sans se ruiner.</p>