<p><a href="https://www.20minutes.fr/monde/4130963-20241226-bangladesh-nouvelle-enquete-mutinerie-sanglante-2009">Le Bangladesh</a> pleure ce mardi une de ses figures politiques. Décédée à l’âge de 80 ans, Khaleda Zia était surtout une pionnière. Elle restera en effet dans l’histoire comme la première femme à avoir dirigé son pays.</p><p>Malgré sa santé défaillante, elle comptait bien prolonger encore un peu sa carrière en menant la campagne du BNP et en briguant un siège au Parlement lors du scrutin prévu en février. La maladie a eu raison de sa dernière ambition a annoncé son parti, le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP).</p><h2>Son mari, alors président, assassiné lors d’un putsch</h2><p>Khaleda Zia avait 45 ans lorsque, le 20 mars 1991, elle est devenue pour la première fois Première ministre de ce pays à très large majorité musulmane. Huit ans plus tôt, alors mère de deux jeunes enfants, elle avait été propulsée à la tête du BNP par l’assassinat de son président de mari Ziaur Rahman, lors du coup d’Etat militaire de 1981. En dépit des critiques raillant son inexpérience, elle avait pris le contrôle de l’opposition et avait forcé le respect de tous par sa détermination.</p><figure><iframe title="Des milliers de personnes prennent d'assaut la résidence de la Première ministre du Bangladesh" width="100%" height="100%" src="https://www.ultimedia.com/deliver/generic/iframe/mdtk/01357940/zone/1/src/x5zfrvr/showtitle/1/" frameborder="0" scrolling="no" marginwidth="0" marginheight="0" hspace="0" vspace="0" webkitallowfullscreen="true" mozallowfullscreen="true" allowfullscreen="true" allow="autoplay" referrerpolicy="no-referrer-when-downgrade"></iframe></figure><p>Un temps, Khaleda Zia fera cause commune avec <a href="https://www.20minutes.fr/monde/4069355-20240108-bangladesh-premiere-ministre-remporte-legislatives-boycottees-principal-parti-opposition">Sheikh Hasina</a>, la fille du fondateur du Bangladesh indépendant, Sheikh Mujibur Rahman, assassiné lors d’un autre putsch de l’armée en 1975. Son mari, Ziaur Rahman, était à l’époque chef d’état-major adjoint et avait pris les rênes du pays trois mois plus tard, rétablissant la démocratie à partir de 1978.</p><p>Mettant un terme à un nouvel épisode dictatorial consécutif à son assassinat, les deux femmes poussent ensemble le dirigeant Hussain Mohammad Ershad à la démission en 1990, portées par une vague de protestations et de grèves, et parviennent à restaurer la démocratie.</p><h2>Une rivalité féroce avec Sheikh Hasina</h2><p>Mais lors du scrutin de 1991, leur alliance vire à la rivalité féroce. Victorieuse, Khaleda Zia dirige le pays jusqu’en 1996 et la victoire de Sheikh Hasina. En 2001, elle revient au pouvoir avec l’appui de son fils, Tarique Rahman.</p><p>A la fin de son mandat en 2006, le magazine américain <em>Forbes</em> l’intègre dans son classement des 100 femmes les plus puissantes au monde. Toutefois, la rivalité qui l’oppose à Sheikh Hasina dégénère et une crise politique incite l’armée, en janvier 2007, à déclarer l’état d’urgence et à imposer un gouvernement intérimaire. Les deux femmes sont emprisonnées toutes les deux pendant plus d’un an. Mais en décembre 2008, c’est Sheikh Hasina qui remporte haut la main les élections et redevient Première ministre.</p><p>Leur lutte continue de plus belle. Jusqu’au scrutin de 2014, que Khaleda Zia et son parti décident de boycotter. La campagne électorale est émaillée de nombreuses violences qui donnent le coup d’envoi d’une répression féroce contre son camp. Bientôt, la cheffe de l’opposition est inculpée de corruption. L’année suivante, son plus jeune fils exilé en <a href="https://www.20minutes.fr/dossier/malaisie">Malaisie</a>, Arafat Rahman, décède d’une crise cardiaque. Sheikh Hasina se présente à son domicile pour lui présenter ses condoléances en personne. Mais Khaleda Zia refuse de lui ouvrir sa porte.</p><p>En février 2018, l’ex-cheffe du gouvernement, dont la santé décline, est condamnée une première fois à cinq ans de prison et écrouée dans une prison spéciale dont elle est l’unique détenue. Sa peine est doublée six mois plus tard, ce qui l’empêche de se présenter aux législatives de décembre 2018, raflées sans surprise par Sheikh Hasina. Khaleda Zia dénonce alors des accusations mensongères destinées « à l’écarter » de la vie politique. Exilé depuis 2008 à Londres, son fils et héritier politique Tarique Rahman est lui aussi condamné par contumace à dix ans de prison dans cette affaire.</p><p>Malade, contrainte de se déplacer en fauteuil roulant, Khaleda Zia est autorisée à quitter sa prison en 2020 et continue à purger sa peine assignée à résidence. Elle recouvre la liberté à la chute de sa rivale en 2024. Après un séjour médical en Europe, elle revient dans son pays en mai 2025. Elle apparaît dans quelques occasions officielles mais ne prend plus la parole.</p><figure><a href="https://www.20minutes.fr/monde/bangladesh/">Notre dossier sur le Bangladesh</a></figure><p>Sa mort rend orphelin son parti le BNP et fait de son fils, rentré le 25 décembre 2025 après 17 ans d’exil volontaire au Royaume-Uni, son seul héritier politique. Il dirigera d’ailleurs le parti lors des élections législatives du 12 février et devrait être proposé au poste de Premier ministre si son parti remporte la majorité.</p>
Khaleda Zia, première femme à avoir dirigé le Bangladesh, est morte à 80 ans
Published 2 hours ago
Source: 20minutes.fr
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