Avant Thierry Breton, un autre Breton visé par Donald Trump racontait son quotidien sous sanctions américaines

Published 2 hours ago
Source: 20minutes.fr
Avant Thierry Breton, un autre Breton visé par Donald Trump racontait son quotidien sous sanctions américaines
<p>Son quotidien est devenu vite compliqué. Placé sous sanctions américaines en août dernier avec cinq autres juges et trois procureurs de la <a href="https://www.20minutes.fr/monde/cour-penale-internationale/">Cour pénale internationale</a> (CPI), Nicolas Guillou fait partie des personnalités placées sur la liste noire de <a href="https://www.20minutes.fr/dossier/washington">Washington</a>.</p><figure><iframe title="Les Etats-Unis lance la Gold Card pour obtenir la citoyenneté américaine" width="100%" height="100%" src="https://www.ultimedia.com/deliver/generic/iframe/mdtk/01357940/zone/1/src/3s83xxk/showtitle/1/" frameborder="0" scrolling="no" marginwidth="0" marginheight="0" hspace="0" vspace="0" webkitallowfullscreen="true" mozallowfullscreen="true" allowfullscreen="true" allow="autoplay" referrerpolicy="no-referrer-when-downgrade"></iframe></figure><p>Quatre mois avant ce mardi et les <a href="https://www.20minutes.fr/monde/etats-unis/4193032-20251224-regulation-numerique-thierry-breton-responsables-europeens-interdits-sejour-etats-unis">sanctions prononcées à l’encontre de Thierry Breton</a> et quatre autres personnalités européennes engagées contre la désinformation en ligne, le juge breton de la CPI expliquait les obstacles rencontrés à cause de ces mesures. En ce qui concerne Thierry Breton, les autorités américaines n’ont pas précisé le contour de ces sanctions imposées hormis une interdiction de <a href="https://www.20minutes.fr/dossier/visa">visa</a>.</p><h2>Des comptes bloqués</h2><p>Mais pour Nicolas Guillou, la vie est devenue parfois impossible. « Etre sous sanctions, c’est être renvoyé dans les années 1990 », raconte-t-il au <em><a href="https://www.lemonde.fr/international/article/2025/11/19/nicolas-guillou-juge-francais-de-la-cpi-sanctionne-par-les-etats-unis-face-aux-attaques-les-magistrats-de-la-cour-tiendront_6654016_3210.html">Monde</a></em>. Etre placé sur la liste noire américaine, créée d’abord pour lutter contre le <a href="https://www.20minutes.fr/dossier/terrorisme">terrorisme</a> et le <a href="https://www.20minutes.fr/dossier/trafic_de_drogue">trafic de drogue</a>, ce n’est pas seulement être empêché d’entrer sur le sol américain. Nicolas Guillou n’a plus accès à ses comptes liés à des entreprises américaines telles qu’Amazon, Airbnb ou PayPal. Il s’est vu annuler la réservation d’un hôtel pourtant situé en France par le site Expedia.</p><p>C’est « l’ensemble des actes de ma vie quotidienne » qui sont bouleversés car ces sanctions « interdisent à toute personne physique ou morale américaine, tout individu ou toute entreprise, ainsi que leurs filiales à l’étranger, de me fournir des services », précise-t-il dans les colonnes du quotidien.</p><h2>Interdit bancaire dans beaucoup de pays</h2><p>Des choses très simples deviennent très compliquées. Les Etats-Unis restent la première puissance mondiale et dominent de nombreux domaines dans le monde. Comme le système bancaire. American Express, Visa, MasterCard… Tous ces systèmes de paiement sont américains.</p><p>Impossible d’effectuer des transactions bancaires avec une personne physique ou morale américaine, ou qui se fait en dollars. Certaines banques, même si elles ne sont pas américaines, prennent l’initiative de fermer le compte d’une personne sous sanction. Fatalement, « vous êtes <a href="https://www.20minutes.fr/economie/1270971-20140107-20140107-quand-interdit-bancaire-apprend-a-organiser-differemment">interdit bancaire</a> sur une bonne partie de la planète », résume Nicolas Guillou. Être sous sanctions, c’est finalement être dans une « impuissance permanente » qui vise à décourager les militants et personnalités qui dérangent Washington. Sachant que « ces mesures peuvent être maintenues pendant plus d’une décennie, voire plus ».</p><h2>Une politique globale signée Trump</h2><p>Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump a l’Europe dans le collimateur. Dans sa <a href="https://www.20minutes.fr/monde/etats-unis/4190318-20251208-strategie-securite-nationale-etats-unis-document-tance-europeens-vraiment-determinant">nouvelle Stratégie de sécurité nationale</a>, publiée récemment, qui parle d’un « effacement civilisationnel » de l’Europe, Washington cible pêle-mêle les instances européennes « qui sapent la liberté politique et la souveraineté », les politiques migratoires ou encore « l’effondrement des taux de natalité » sur le Vieux continent.</p><p>Dès février dernier, le vice-président américain, <a href="https://www.20minutes.fr/monde/etats-unis/4138928-20250215-etats-unis-jd-vance-tend-main-extreme-droite-allemande-fustige-europe">JD Vance, avait consterné les Européens</a> lors d’un discours à Munich dans lequel il avait affirmé que la liberté d’expression « reculait » sur le continent. Il avait alors épousé les vues des partis d’extrême droite comme l’AfD, en Allemagne.</p><figure><a href="https://www.20minutes.fr/dossier/donald_trump">Notre dossier sur Donald Trump</a></figure><p>Et en mai, le secrétaire d’Etat américain avait annoncé des restrictions de visas pour les étrangers accusés de « censurer les Américains », affirmant que la liberté d’expression était « essentielle au mode de vie américain ».</p><figure> </figure><p>Par ailleurs, un récent mémo du département d’Etat, cité dans la presse américaine, évoque de nouvelles consignes du gouvernement américain visant à restreindre les visas pour des personnes travaillant dans la tech (les visas H-1B), notamment spécialisées dans la modération de contenu.</p>